Épilepsie et grossesse

 

En cas de désir d’enfant, l’épilepsie peut inquiéter la future mère et son entourage. 

 


Une femme épileptique peut être enceinte, mais elle doit discuter au préalable de ce désir avec son neurologue et son obstétricien afin d’adapter son traitement.


 

Peut-on être enceinte lorsque l'on est épiletique ?

L'épilepsie et la grossesse ne sont pas incompatibles. Toutefois, la grossesse d’une patiente épileptique est considérée à risque. En ce sens, un suivi et une collaboration entre le neurologue et l’obstétricien sont souhaitables.

 

Quelles sont les conséquences de l'épilepsie sur la grossesse elle-même ?

Selon différentes études, il y a peu de conséquence de l’épilepsie sur la grossesse. La différence se pose davantage chez les patientes épileptique fumeuses, pour qui le risque d’accouchement prématuré est plus élevé que chez les patientes épileptiques non fumeuses. Le traitement antiépileptique peut être nocif pour le développement du fœtus. Il est donc primordial de consulter son neurologue ou son médecin traitant avant même de chercher à concevoir.

 

Quelles sont les conséquences du traitement pour le foetus ? 

Le premier risque pour les enfants de mères épileptiques sous traitement est la malformation congénitale. Ces malformations se développent au cours du premier trimestre de la grossesse. Ces dernières sont liées à la transmission des cellules sanguines de la mère au fœtus lors de son développement. Il existe également des risques d’hémorragie pour l’enfant après la naissance.

Il est établi par l'agence européenne du médicament (EMA) que la prise des médicaments contenant du valproate de sodium (connu sous les noms Dépakine, Dépakote, Dépamide) pendant la grossesse va modifier le niveau d'expression des gènes du fœtus. Le valproate entraine un taux élevé de malformations (plus de 10%) et/ou troubles neuro-développementaux (30-40%) chez les enfants exposés pendant la grossesse.

L'Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) a annoncé le 12 juin 2018 que le valproate est interdit pendant la grossesse et ne doit plus être prescrit aux filles, adolescentes et femmes en âge de procréer (sauf circonstances exceptionnelles).


Tous les médicaments ne sont pas dangereux. Parlez-en à votre neurologue, à votre gynécologue ou à votre médecin traitant.


 

Comment prendre son traitement pendant sa grossesse ? 

Lorsqu'une grossesse est envisagée, il est primordial de prévenir son neurologue avant la conception afin que le traitement puisse être adapté progressivement pour en minimiser les effets. Les risques peuvent être diminués en changeant notamment l’antiépileptique. Une communication ouverte doit avoir lieu avec le neurologue car cette gestion se fait au cas par cas.

 


Important : Il ne faut en aucun cas stopper son traitement antiépileptique sans avis médical. Les nouvelles mesures visant à prévenir l'exposition au valproate pendant la grossesse stipule "les femmes et les jeunes filles auxquelles du valproate a été prescrit ne doivent pas arrêter leur traitement sans consulter leur médecin, car cela pourrait nuire à leur enfant à naitre ou à elles-mêmes".


Pour plus d'information sur le valproate, vous pouvez consulter l'article de l'European medecines agency (article en français) :

http://www.ema.europa.eu/docs/fr_FR/document_library/Referrals_document/Valproate_2017_31/European_Commission_final_decision/WC500250216.pdf

Ou bien le communiqué de l'agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé :

http://ansm.sante.fr/S-informer/Communiques-Communiques-Points-presse/Le-valproate-est-interdit-pendant-la-grossesse-et-ne-doit-plus-etre-prescrit-aux-filles-adolescentes-et-femmes-en-age-de-procreer-sauf-circonstances-exceptionnelles-Communique